Qui menace la paix dans le monde? - Les deux dangers majeurs

La crise financière mondiale et la violence généralisée sont indéniablement les deux dangers majeurs qui menacent aujourd'hui la sécurité et la paix dans le monde.

Il y a un peu plus de 12 ans, les sept magistrats auteurs de "L'Appel de Genève" avaient déjà à l'époque pointé du doigt ces deux dangers. Leur réflexion est aujourd'hui plus que jamais d'actualité.

Le magistrat Bernard Bertossa disait déjà à l'époque qu' "il y a une trop forte dichotomie entre pouvoir politique cantonné à l'intérieur de ses frontières, et un pouvoir économique qui vit hors frontières et qui a ses propres règles, contrôlées par personne. Un jour viendra où le politique se rendra compte qu'il n'a plus de pouvoir et qu'il doit résoudre néanmoins des problèmes graves. Il y aura alors nécessairement une reprise en main de l'économique par le politique" (In La Justice ou le chaos, Denis Robert, Stock 1996, p. 145.

Tout avait donc été dit, par anticipation, sur la crise financière mondiale à laquelle tous les pays sont aujourd'hui confrontés.

De son côté, le magistrat Renaud Van Ruymbeke disait à la même époque et sur un autre registre qu' " Il ne faut pas plaisanter avec la justice. Si vous laissez se développer chez le citoyen un sentiment d'injustice face à la loi, vous n'empêcherez pas une cascade de comportements extrémistes, voire des émeutes" (In La Justice ou le chaos, Denis Robert, Stock 1996, p. 66).

Là encore, tout avait donc été dit, par anticipation, sur les vagues de violence qui secouent de nos jours l'humanité dans les quatre coins du monde.

Aujourd'hui, si la crise financière mondiale a acculé les gouvernants à une reprise en main de l'économique par le politique, il n'est plus exclu que le sentiment d'injustice qui ne cesse de se développer un peu partout dans le monde incite à terme ces mêmes gouvernants à envisager là aussi une reprise en main des sécurités nationales par la sécurité mondiale pour préserver l'humanité des tragédies humaines qui trouvent leur véritable source dans le développement de ce sentiment d'injustice qui nourrit cette vulnérabilité dont le discours extrémiste a besoin pour répandre sa culture de la haine.